Et pour terminer… Ecuador

Dernier pays de ce périple : plus petit, donc moins de bus de nuit, l’Equateur permet de passer en peu de temps de la plage, à la jungle ou aux sommets enneigés des volcans (dont plusieurs sont encore actifs).

Première étape : Cuenca.

Une jolie ville proprette. Des gens sympathiques. À une heure de là se trouve un parc national parsemé de lagunes : Cajas. Le temps en ce moment est plutôt à la pluie et au brouillard mais je m’en sortirai plutôt bien pour ma randonnée, avec même des rayons de soleil !

Puerto López et les Galapagos du pauvres

Direction ensuite la côte, dans une sympathique auberge au sud de Puerto López: Viejamar. Footing sur la plage déserte, baignade, repos. Et puis je fais une excursion à l’isla de la Plata, aussi connue comme « les Galapagos du pauvre » car on y retrouve une flore et faune similaires, (bien qu’a priori bien moins extraordinaire qu’aux Galapagos!) et pour un prix beaucoup plus bas évidemment. Ce sera une superbe journée : c’est la saison des baleines et celles ci passent parfois à à peine une vingtaine de mètres du bâteau pendant notre traversée ; en arrivant vers l’île nous sommes accueillis par un groupe d’une trentaine de dauphins et des tortues. Commence ensuite une randonnée sur l’île à la découverte des fous aux pieds bleus, et des frégates superbes, dont les mâles gonflent leur coup rouge vif en période d’accouplement (ce qui est le cas en ce moment). Nous continuons avec un moment de snorkeling au bord d’une petite barrière de corail blanc. Poissons de toutes tailles, formes et couleurs se balladent (pas de photo malheureusement mais c’était chouette !).

Baños Et l’Oriente

J’arrive vers 6h du matin et il pleut à torrent. Après m’être réfugiée dans la gare routière pour prendre mon petit déjeuner je me rends à l’auberge. Première activité du coin : la casa del árbol. Après 700 marches qui mènent à une statue de la Vierge Marie dominant la ville et une montée bien corsée (800m de dénivelé au total), j’arrive dans un petit parc avec de grandes balançoires au dessus du vide et des mini-tyroliennes.

Le lendemain, deux filles de l’auberge organisent un tour en vélo pour faire la « ruta de las cascadas ». Des chutes d’eau impressionnantes à quelques minutes de la route tout en descendant la vallée. Le soir je me rends aux bains thermaux (je suis quand même dans une ville appelée ‘Baños’!) avec Sarah, une marocaine qui vit à présent au Québec. L’un des bassins, très prisés en soirée, se trouve juste au pied de la cascade, éclairée de nuit.

Afin de me rapprocher un peu de l’Amazonie, je me rends ensuite à Puyo où je visite un refuge d’animaux, El Paseo de los monos. Créé par un suisse il y a 16 ans, il récupère des animaux, particulièrement des singes, qui ont été maltraités, victimes de trafic… puis tente de les réhabiliter dans leur environnement naturel. Enfin, je vais à Misahualli, d’où partent des visites de communautés indiennes (un peu trop touristiques à mon goût), que l’on rejoins en canoë. Sur la plage, des singes se balladent… attention aux affaires qu’ils tentent de piquer au moindre instant d’inattention !

Cotopaxi

Direction le parc national du Cotopaxi où culmine le volcan, encore actif, du même nom à 5897m d’altitude. Plusieurs personnes m’ont conseillée de me rendre au Secret Garden, ce que je fais. Cette auberge paradisiaque propose des « packages » 3jours 2nuits avec tous les repas et snacks compris (et c’est drôlement bon!). Superbe emplacement avec vue sur le Cotopaxi et les pics alentours, des petits poêles pour se chauffer le soir, un jacuzzi, ambiance décontractée et familiale, c’est top! Arrivés nombreux le premier jour (2 combis), nous faisons une petite ballade dans la forêt jusqu’à une cascade. Le lendemain, c’est randonnée jusqu’au Pachachoa à 4200m d’altitude, d’où nous pouvons voir la ville de Quito. Le dernier jour nous sommes 4 à décider de gravir le Rumiñuahui (4700m), accompagnés de notre guide Hector. Nous montons à bonne allure. En haut le vent est glacial et les nuages vont et viennent, cachant puis découvrant la vue à vitesse grand V. Pour redescendre ce sera surf dans le sable puis course sur le petit sentier !

La Laguna Quilatoa

Pour arriver à ce superbe lac au fond d’un immense cratère je décide de faire la randonnée de 3 jours appelée la Quilotoa loop, bien qu’il ne s’agisse aucunement d’une boucle. Je me retrouve à randonner avec 2 américaines, Cara et Molly, et 2 allemands, Éric et Rebecca. Le premier jour est assez facile, le second plus long et le dernier, avec l’arrivée au cratère où le vent souffle avec une force impressionnante, plus costaud. (Il faut dire aussi que j’ai fait un petit détour pour voir la fin de la finale de la coupe…). Nous traversons la campagne équatorienne avec ses petits hameaux, ses champs verdoyants sur des pentes ardues, un canyon qui fait un peu penser à celui de Colca au Pérou. Et puis, le cratère. Profond, aux parois abruptes. Avec cette eau bleu profond qui le remplit.

Quito

Je ne resterai pas très longtemps dans cette capitale à plus de 2500m d’altitude. Je profiterai d’une jolie vue depuis la terrasse de mon auberge où nous partageons le mate avec toute une troupe d’argentins, du mercado central aux pieds de l’immeuble. Je déambulerai dans les rues, en particulier celle des Siete Cruces où se succèdent de nombreuses églises. Et je grimperai le mont Rucu Pichincha (4700m) qui domine la ville au dessus du téléphérique avec Pablo et Joaquim, 2 argentins (encore !) de mon auberge.

Et c’est ainsi que ce termine ce deuxième voyage au long cours, avec un vol retour pour l’Europe ce 18 juillet!

À suivre … d’ici 6 mois! 😉

De regreso à Perú

Après une brève escale à Lima, je me rends à Huaraz, point de départ de nombreux treks à la journée ou de longues durées, dans la cordillère blanche où domine le Huascaran à 6768 mètres d’altitude. Je n’aurai malheureusement pas le temps de faire de treks sur plusieurs jours mais 3 randonnées à la journée pour monter à des lagunes:

– la Laguna Wilchacocha à laquelle je me rends avec 4 autres françaises : pas exceptionnelle mais c’est une bonne montée et la vue sur la Cordillera blanca est sympathique.

– la Laguna 69, dont tout le monde m’a parlé : jolie randonnée, avec une montée progressive qui permet d’atteindre la Laguna d’un bleu profond, surplombée par le Pisco et le Chacraraju. En redescendant, nous verrons une avalanche tomber telle une cascade d’une falaise : d’une puissance et d’une durée impressionnantes!

– la Laguna Churup: parties un peu tardivement avec Julie, une autre française (car nous ne voulions pas y aller seules et que nous nous sommes rencontrées qu’au petit déjeuner !), nous terminerons à la nuit tombée après une randonnée et un coucher de soleil magnifiques !

Après une rapide visite de las huecas del sol y de la luna (ruines pré-incas du peuple Moche) à Trujillo, je me dirige vers l’océan et le soleil à Mancora, au nord du pays. Playa, surf, beach-volley, repos: cela fait du bien de se poser un peu…

Le 30/06 je prends un bus de nuit et hop! Direction l’Equateur, ma dernière destination de ce voyage!

Sud Lipez, Salar et Potosí

Direction la petite ville de Tupiza, au sud de la Bolivie, depuis laquelle avec deux amis français, David et Nico, nous comptons partir faire le tour du Sud Lipez et du Salar d’Uyuni. En plus de la recherche d’agence nous profitons du coin pour faire deux balades très sympathiques au milieu de canyons aux parois rouges.

Départ le 11/06 avec l’agence La Torre. En plus de nous 3, Carmel, une hollandaise, Rut, notre cuisinière et Nico, notre conducteur-guide. Il y a un 2ème 4×4 de l’agence avec 4 autres français voyageurs au long cours avec lesquels nous sympatisons: Fred et Marie, et Vanessa et Tom.

Jour 1 : paysages changeants, montagnes, plaines arides aux des couleurs variées. On passe quelques petits villages : les femmes s’occupent des troupeaux de lamas tandis que les hommes travaillent dans les mines (cette région est riche de nombreux minerais). Le vent souffle et il fait un froid de canard!

Jour 2 : le programme est un peu perturbé à cause d’une tempête de neige la veille, dans le sud: nous ne pourrons pas aller jusqu’à la Laguna verde proche de la frontière chilienne, mais cela restera pour moi la meilleure journée. Nous nous baignons dans des eaux thermales à ciel ouvert, avec les montagnes enneigées qui nous entourent et nous terminons par la Laguna colorada: paysage magnifique, avec les flamands qui la survolent et les alpagas qui se baladent au bord de l’eau.

Jour 3: il fait un peu moins froid, nous faisons de nombreux arrêts où nous nous promenons à travers les rochers découpés. Le soir nous sommes dans un hôtel entièrement construit en sel et nous allons prendre l’apéro sur le Salar, au coucher du soleil. Il fait froid mais c’est superbe !

Jour 4: départ à 5h du matin, pour aller voir le lever du soleil depuis une île dans le Salar. Quand nous partons de l’hôtel, il fait encore nuit noire et les étoiles brillent dans le ciel… Malheureusement, ce n’est pas le même temps au Salar. Quand nous arrivons à l’isla Incahuasi, il neige et nous sommes dans le brouillard. Certes avec ses cactus tout enneigés elle est jolie, mais nous sommes déçus et préférons faire le tour de l’île en bas que de grimper au sommet. Il s’est arrêté de neiger mais les nuages restent en lace. Malgré tout, le ciel blanc qui se confond avec le sol du salar, cela fait son petit effet… Le soleil ne pointera pas son nez de la journée mais nous nous réchauffons bien en faisant les fameuses photos et vidéos avec effet d’optique!

Potosí: ville dont la mine du Cerro Rico a faite la richesse pendant bien des années, il y fait très froid et la pollution se fait fortement sentir à cette altitude (plus de 4000m). La mine, toujours active et dangereuse se visite, mais je me suis cantonnée à la visite de la casa de la Moneda oú l’on retrouve les anciennes machines avec lesquelles la monnaie de Potosí (mondialement reconnue à l’époque) était frappée, et dont les rouages fonctionnent encore correctement.

Bonus:

J’étais censée repartir directement pour le Pérou après Potosí Mais Fred et Marie me proposent alors de partir en trek de 3 jours avec eux pour le Condoriri, coin de randonnée dont je n’ai eu que des bons échos… alors pas besoin de beaucoup pour me convaincre: j’accepte !

Jour 1: objectif, le Pico Austria à 5350m. Petite marche d’approche jusqu’à un lac puis nous commençons la montée qui, à notre grande surprise est dans la neige! On s’enfonce ou on glisse… Du coup c’est assez physique. Notre guide Pascual nous met un peu l’impression en nous disant qu’on ne pourra peut être pas monter jusqu’en haut car il est déjà tard et que la dernière fois, le gars avec qui il était avait peur dans la descente et ils sont arrivés au refuge à 21h! Et puis, lorsque nous arrivons au col, il nous annonce qu’il nous reste encore 350m de dénivelé, alors que nous verrons après coup qu’il ne nous manquait plus que 200m… (5150m au col) Bref, nous jouons la sécurité et redescendons, mais avec une pointe de regret quand nous nous rendrons compte qu’il nous a raconté n’importe quoi… C’est rigolo de marcher de la neige mais fatigant et nous avons les pieds trempés et gelés en arrivant au refuge. Il fait très froid mais comme nous sommes assez nombreux au refuge nous nous tenons chaud!

Jour 2: Assez long mais avec peu de dénivelé et pas de neige cette fois -ci. De jolis points de vue sur des lacs, la cordillère enneigée avec la Huayana Potosi qui domine et quelques lamas. Nous arrivons dans un refuge très sommaire, les lits étant des sortes de sacs d’herbes sèches. Nous réussissons à trouver assez de bois pour nous faire un feu de camp mais il fait vraiment froid alors nous allons vite nous réfugier dans nos duvets.

Jour 3: nous attaquons une grosse montée de bon matin. Arrivés au col nous montons encore jusqu’à un point de vue à 360 degrés: d’un côté, les montagnes, de l’autre, el Alto, début de la Paz, et le lac Titicaca. Le plus haut sommet de Bolivie, le Sajama, (6548m), dépasse également au loin. Et face à nous en redescendant, des lagunes de différentes couleurs. C’est magnifique ! Nous arrivons en bas vers 11h30 et mangeons au bord d’un lac. La voiture est censée nous récupérer à midi car Fred et Marie doivent rentrer tôt pour prendre leur bus pour Copacabana. Nous attendons, attendons… attendons, mais le bus n’arrive pas. Le guide, avec qui nous essayons de discuter des différents problèmes de l’excursion, se vexe et s’éloigne, nous abandonnant sur la route… Il n’y a presque plus de véhicules qui passent (cette route mène à la Huayana Potosi, et les bus qui reviennent dans l’autre sens sont déjà rentrés à La Paz…). Enfin une voiture! Pleine… Nous la stoppons tout de même. Et après discussion, ils nous disent de monter tous les 3 avec nos sacs dans le coffre! Pascual est en train de revenir vers nous et nous dit d’y aller. En discutant un peu nous apprenons que les gens avec qui nous sommes montés (2 boliviens et 2 brésiliennes) sont des témoins de Jéhovah ! Arrivés à El Alto, le chauffeur fait descendre tout le monde pour soit disant prendre de l’essence et dès que les témoins de Jéhovah se sont éloignés il nous demande de l’argent. Furieux, nous lui filons un billet et partons. Nous devons donc prendre un autre taxi (pas dans le coffre cette fois!!) pour retourner à l’agence. Le gérant est déjà au courant de nos mésaventures: notre guide, qui a réussi à monter dans une voiture et récupérer du réseau l’a prévenu. Il se confond en excuse de peur que nous lui mettions de mauvais commentaires sur internet et je négocie avec lui pour qu’il nous retourne finalement un quart de la somme du trek. Malgré tout, Fred et Marie devront rester une nuit supplémentaire à La Paz… Une sacrée expédition mais pleine de bons souvenirs !!

Le lendemain, 21 juin, ça y est, je quitte la Bolivie, prenant un bus de 28 heures, de La Paz à Lima.

Sur la route à nouveau… de La Paz à Sucre

Après pas loin de 3 semaines à La Paz, je reprends mon baluchon pour continuer ma visite de la Bolivie, avec une amie anglaise, Storm, rencontrée à l’hostel.

1ere étape, après 4-5 heures sur une route cahotique depuis Cochabamba: le parc Torotoro. Un premier trek nous fait monter à travers des montagnes magnifiques, et découvrir des rochers remplis de fossiles marins. Je dois traduire les explications de notre sympathique guide Daniel à Storm et mon cerveau s’embrouille entre espagnol et anglais! 🙂

Le lendemain nous partons sur les traces des dinausores dont les empreintes sont impressionnantes avant de plonger dans un canyon dont la profondeur atteint jusqu’à 400m. Le retour du parc sera assez original dirons-nous : de nuit, de la pluie, une route coupée à cause de l’eau qui monte, le mini-bus qui s’arrête à cause d’un lièvre au milieu du chemin et le passager avant qui descend pour lui courir après !! (Le chauffeur essayant de l’éclairer avec les phares!), des boliviens qui montent et descendent en s’empilant, debouts dans le mini-bus, tandis qu’une petite fille dort par terre dans l’allée, glissant plus ou moins avec les secousses…

À Cochabamba, nous reprenons directement un bus de nuit en direction de Santa Cruz. Mais notre arrêt se trouve 2h avant, au petit village de Buena Vista. Heureusement que je me réveille assez tôt pour aller demander au chauffeur quand nous arrivons, car il s’arrête de suite et nous dit de descendre. Il ne se serait donc pas arrêté !

De ce petit village, nous réservons un tour dans le parc Amboro, au campement de la Chonta, au beau milieu de la jungle. Pour y arriver, le trajet est encore épique : 1 heure de voiture sur piste, traversée de 2 grosses rivières où l’eau nous monte jusqu’à mi-cuisse avec un fort courant. De là nous attend un gars avec un scooter. Oui, un seul. Nous montons donc toutes les deux derrière notre pilote. Encore une rivière, après laquelle nous attend notre guide José. Après une bonne heure de marche, encore 3 traversées de rivière, et la découverte de petits singes dans les arbres, nous arrivons au campement.

Nous ferons deux longues balades dans la jungle à suivre notre guide, pas à pas, lentement pour ne pas effrayer les animaux. Pour autant, nous n’en verront pas énormément : 2-3 singes, quelques oiseaux de différentes espèces, et beaucoup de fourmis de taille impressionnante ! De nombreuses empreintes au sol par contre: chevreuils, sangliers et même Jaguar ou puma nous dit notre guide. Par moment José nous ouvre le chemin à la machette. Il chique des feuilles de coca toute la journée, rendant ses lèvres vertes : pour ne pas être fatigué et pour couper la soif explique-t-il (il n’a en effet pas d’eau avec lui). Le retour se fait comme à l’aller, si ce n’est que nous doutons à un moment donné que la voiture vienne nous récupérer…

Direction ensuite Santa Cruz où je ne resterai qu’une journée. Jolie ville, beaucoup plus calme et bien moins touristique que la Paz.

C’est là que nos chemins se séparent avec Storm puis qu’elle reste à Santa Cruz alors que je me rends à Sucre, la capitale constitutionnelle de la Bolivie.

Retrouvailles avec de nombreuses personnes connues avant sur la route. Sucre est une très jolie ville aux maisons blanches. Et au niveau nourriture, je me régale : les empanadas et salteñas dans la rue, les almuerzos et choripan au marché ainsi que les délicieux jus et salades de fruits où nous nous rendons toujours au même stand avec les copains.

La Paz et alrededores

Un passage de la frontière express: Une fois les parents partis je prends un bus direct de Cusco à La Paz. C’est la première fois que je passe une frontière sans  »No man’s land ». Ici, deux petits bureaux à côté : Celui du Pérou et celui de la Bolivie. Un tampon de sortie, un tampon d’entrée et le tour est joué.

J’arrive à La Paz en fin de matinée, et alors que j’attends dans l’entrée de l’auberge que j’avais repérée pour faire le check-in, je vois un panneau : « Staff wanted ». Deux argentins attendent un entretien pour ce volontariat. Quand Maria Eugenia vient leur parler j’écoute et sur une impulsion je me lance: « euh moi aussi potentiellement je serai intéressée… ». Et voilà comment je me suis faite embauchée pour deux semaines et demie pour tenir le resto-bar de The adventure brew hostel. Le deal: 5 jours de travail par semaine, 6h/j quand je suis à l’hôtel principal (13h-19h ou 19h-1h) et 8h au B&B (14h-22h) où c’est plus tranquille. Petit déj’ tous les jours, un repas et 3 boissons gratuites les jours de boulot.

C’est un gros hostel de backpackers, où l’on parle principalement l’anglais (sauf avec le staff où je ne parle qu’en espagnol). 180 lits dont des dortoirs de 20! Table de ping-pong, billard, baby-foot, roof-top avec une vue sympathique sur la ville et l’Illimani (volcan qui domine à 6400m). Ça fait la fête (nous avons des soirées à thème), mais pas trop. L’ambiance est plutôt sympa avec les autres volontaires : 5 argentins, une brésilienne, un espagnol et un équatorien. Et c’est rigolo de voir passer différents types de voyageurs: ceux au long cours qui restent un moment à l’auberge, partent en excursion au guise de leurs rencontres, puis reviennent se poser à La Paz, et ceux qui n’ont que 2-3 semaines de vacances et ont déjà un planning bien défini.

Mon lieu de travail

À présent, présentation de cette ville pas ordinaire. La Paz, ville de 2,3 millions d’habitants, est située dans une cuvette à une altitude allant de 3600m à presque 4000m lorsqu’on monte vers El Alto, la partie plus populaire de la ville où le marché de TOUS types de produits à bas prix attire une bonne partie de la ville principalement les jeudis et dimanches.

El Alto

À La Paz, impossible de mettre en place métro ou tram, alors pour relier les différents quartiers, la ville haute et la ville basse, un réseau d’une dizaine de lignes de téléphérique traverse la ville. À 3 bolivianos le trajet soit à peine 40 centimes d’euros. Très sympa pour avoir un aperçu de la ville et ces différents quartiers de jour comme de nuit.

Au fond, l’Illimani

L’architecture de la ville est complètement désordonnée avec un mélange de bâtiments coloniaux plus ou moins rénovés, de maisons de briques rouges, de tours aux architectures très différentes,… Marchés, petites boutiques et ventes de rues de succèdent pour les touristes et les locaux.

La place San Francisco.

Entourée de la cathédrale du même nom et de l’immense marché couvert Lanza, elle est toujours occupée pour des petits shows, les gens s’asseillant sur les marches de l’esplanade pour y assister. Des cireurs de chaussures, sont alignés le long de la place, couverts de la tête aux pieds pour se protéger du soleil mais également pour cacher leur identité.

Remarquez le chapeau des cholitas, droit sur leur tête si elles sont mariées, légèrement penché sur le côté si elles sont célibataires ou veuves

Stand de nourriture le moins cher du marché, sopa de fideo (pates/milanaise) à 3,5 bolivianos!

Le witch market.

Un marché où se vend plantes médicinales, des « potions » pour attraper sa/son bien aimé/e, booster ses performances sexuelles, et des préparations cérémoniales qui incluent le sacrifice de bébés lamas (ils sont suspendus, séchés, aux devantures de ces échoppes…), notamment avant la construction d’une maison.

Désolée pour les âmes sensibles, mais l’on voit bien pendre au fond, les bébés lamas pour les sacrifices, ce n’est pas un mythe ancien… 😦

La prison Sans Pedro.

Une prison pas classique puisque les femmes et les enfants des prisonniers peuvent y vivre! Les enfants vont à l’école sur la place à côté. À l’intérieur, la prison fonctionne avec ses propres règles, quasi en autonomie. Il y a des responsables de quartiers, les prisonniers tiennent leurs magasins : coiffeurs, restaurants,… Mais aussi un traffic de cocaïne… Les visites touristiques y sont maintenant interdites.

La Plaza Murillo.

Envahie par les pigeons, cette place est entourée de la cathédrale, du palais présidentiel et du palais législatif (congrès).

Point commun avec les français, les boliviens sont connus en Amérique latine pour leurs grèves et manifestations. Mais franchement, ils sont un niveau au dessus de nous. Quand je suis arrivée, la ville de Sucre était entièrement bloquée, ne laissant rentrer ni sortir personne : j’ai rencontré plusieurs personnes qui y sont restées coincées pendant plus d’une semaine… Et à La Paz il ne s’est pas passé une journée sans que je vois une manifestation coupant en partie l’Avenue principale à son passage!

3 lieux visités pendant que je bossais à La Paz.

La vallée de la Luna.

Proche, 45 minutes en bus de La Paz. Promenade d’une heure à travers des monticules de terre semblables à des stalagmites, formés par les pluies.

La Death Road.

Une ancienne route, à présent interdite aux véhicules, à cause des trop nombreux accidents qu’elle a engendrés. Ces 62 kms de descente dont plus de la moitié sur un chemin accidenté sont devenus L’attraction touristique depuis La Paz. De nombreuses agences se bousculent pour proposer cette sortie bien équipée avec VTT double suspension, combi, casque et protections pour les genoux et les coudes. Très sympa, on part à 47000m daltitud’a dans des montagnes pelées en claquant des dents pour arriver à 1100m, sous la chaleur dans la jungle.

Nous voilà parés au départ !

La Huayana Potosi.

Un sommet à 6088m. 3 jours à la montagne. Des lacs aux couleurs variées. La neige, les crevasses, les crampons, le piolet, …

Voilà le récit détaillé :

Arrivée le premier jour en voiture à 4700m. L’après midi c’est entraînement avec crampons et piolet sur le début du glacier. Dîner à 17h avec mon guide Marcial, puis il me laisse seule au refuge car il doit monter pour accompagner quelqu’un d’autre dans la nuit… Du coup je vais me faire un petit tour dans les rochers au coucher du soleil et un à la nuit tombée : superbe, la lune étincelle et éclaire le sommet enneigé de la Huayana Potosi!

C’est parti pour l’entraînement!

Le deuxième jour, je me lève à 7h et entend du bruit. Marcial est revenu, finalement un autre guide est parti en expédition. Après le petit déjeuner j’ai du temps libre et je remonte à travers les rochers, plus haut cette fois, ce qui me permet d’avoir un panorama exceptionnel sur 3 lacs et la montagne enneigée derrière moi. Nous mangeons à 11h et sommes prêts à partir quand un groupe de l’agence arrive. Ils ont besoin de Marcial pour l’entraînement sur glacier… Comme moi je n’ai pas trop envie d’attendre qu’ils aient fini pour monter au 2ème refuge avec Marcial, Et que je vois un groupe qui a fait l’entraînement avec nous la veille, qui commence à monter, je demande à mon guide si je ne peux pas faire le chemin avec eux et il me rejoindra au campement. Il accepte et j’ai bien fait car il arrivera 2h30 après moi. Vite, je rejoins le groupe. Il y a une française avec qui je fais la montée. C’est raide mais drôlement beau. À un moment un gars me rattrape et me dis, juste à temps, qu’il faut que je tourne (je ne vais pas au même campement que les autres, mais un peu plus haut). Il s’appelle Victor et c’est en fait un des cuisiniers de l’agence. Le chemin jusqu’au campement devient plus technique avec des dalles ou je dois m’aider de cordes… pas facile avec le gros sac et tout le matériel mais enfin nous y arrivons : 5200m, vue sur le glacier, une table en pierre face au lac en contrebas avec des aigles et des mouettes des montagnes (oui, oui!) qui tournent dans le ciel. Victor me prépare un mate. Parfait ! Puis Marcial arrive et nous dînons. À 18h, je suis prête à me coucher. Nous avons fixé l’heure de lever à 1h du matin. Pas de bol, un groupe d’une dizaine de bolivien arrive et bien que Marcial leur ait demandé de faire attention, ils parlent à voix hautes, faisant des blagues et rigolant pendant bien 2h30…

The last day: à minuit et demie les boliviens se lèvent. Je reste blottie au chaud dans mon duvet un petit moment avant de me préparer à mon tour. Avec Marcial nous partons à 2h pétantes. 10 minutes de marche d’approche puis nous arrivons à la neige et chaussons les crampons. 2 pas et mon crampon droit se fait la malle… Je rappelle mon guide. Les « fixations » ne sont pas assez serrées… On refait les réglages, tout va bien. Nous montons à allure régulière, faisons de courtes pauses où je ne manque pas de m’hydrater et de me ravitailler en continue. J’ai l’impression d’être en mode « Sainté Lyon » : le départ de nuit, la lune qui éclaire la neige, les lampes des autres cordées (même s’il n’y a heureusement pas le même nombre de personnes sur le glacier que pour la course !!), manger et boire pour éviter la fatigue, les crampes,… Bref avoir un ravitaillement énergétique constant,… Bon sauf que là on est à plus de 5000m quand même ! Nous commençons à doubler du monde, sur la gauche nous passons au dessus d’un lac qui scintille au clair de lune, puis viennent quelques passages un peu plus techniques pour passer au dessus de crevasses, et la pente se durcit. Nous sommes à présent 5 cordées à nous suivre et attaquer la partie finale sur une crête vertigineuse: de chaque côté, un vide impressionnant. Le sentier se fait pas après pas, en plantant le piolet. Le froid me gèle la main qui tient le piolet, je ne peux plus m’en servir, donc plus avancer. Je reste là un moment au milieu de la crête à bouger mes doigts pour que le sang revienne. Ça fait un mal de chien mais, ça y est, je peux repartir. Et je me permets même une nouvelle pause pour prendre des photos 🙂 C’est magnifique, le soleil s’apprête à sortir. Je parcours les dernièrs mètres jusqu’au sommet. Cette fois j’y suis! 6088m! Nous sommes entre 10 et 15 à avoir réussi à monter aujourd’hui. Le soleil passe par dessus les montagnes et commence déjà à nous réchauffer. De l’autre côté, l’ombre triangulaire de la Huayana Potosi s’étend sur les plaines. Fabuleux !

La redescente jusqu’à 4700m, au premier refuge sera plus éprouvante pour moi. C’est long, il fait chaud, l’inconfort des chaussures et la fatigue se font sentir… Mais c’est toujours aussi beau et je suis contente d’avoir réussi !

La dernière partie au lever dujdu jo

Ça y est!! Je suis au sommet !

Le Pérou en famille

Le 28 avril au soir, après 3 bus depuis Puerto Maldonado où mes copains motards m’ont déposée, j’arrive à Arequipa, où je retrouve mes parents !

Le lendemain nous faisons la visite de la ville, entourée de 3 volcans: le Chachani, le Misti et Pichu pichu (ce qui signifie montagne-montagne). Cette ville aux maisons blanches, construite à partir de roches volcaniques est très jolie. Notamment sa Plaza de armas, avec la cathédrale d’un côté et les arcades qui entourent le reste de la place.

2ème étape: le canyon de colca et le petit village de Cabanaconde.

Nous prenons un bus qui longe le 2eme canyon le plus profond du monde. Sur les plateaux qui le surplombent, des parcelles aux couleurs variées où se cultivent différentes variétés céréales mais en particulier du quinoa. Beaucoup sont à l’abandon à cause de l’exode rural. Nous pourrons également admirer le vol d’un condor, ce charognard dont les plus grands peuvent atteindre jusqu’à 3m50 d’envergure !

À Cabanaconde, petite ballade à un point de vue qui domine le canyon et le soir nous avons la chance de tomber sur une célébration de Chupi ou de la vierge Marie. Joli mélange de traditions avec une procession qui part de l’église du village pour monter 2 statues de la vierge portées sur des chariots de bois par une douzaine d’hommes, le tout mené par 3 sortes de prêtres-chamanes en costumes flashis, tandis qu’un orchestre ferme la marche.

3ème étape : Puno et le lac Titicaca.

Nous ferons une excursion sur les îles flottantes d’Uros. Tout, là bas, est fabriqué avec les joncs qui poussent sur cet immense lac à 3800m d’altitude, partagé entre le Pérou et la Bolivie: les maisons, toits et murs, le sol recouvert régulièrement de joncs secs et les familles se nourrissent également de la partie tendre, blanche du jonc. Ces petites îles possèdent à présent l’électricité grâce à des panneaux solaires. Les visites sur les îles, que ce soit la journée ou pour y dormir, sont organisées de manière à ce que toutes les familles puissent bénéficier du tourisme de manière équitable: c’est à dire que chaque jour les bateaux de touristes vont sur une île différente (on ne sait donc pas à l’avance laquelle nous allons visiter). Le lendemain nous monterons à travers les maisons en brique de Puno qui grimpent les pentes des collines alentours jusqu’au mirador du Puma, d’où la vue sur le lac et la ville est splendide.

Sur la route pour Puno…

Cérémonie d’ouverture d’Olympiades d’un college sur la place centrale de Puno

4ème étape : Cusco et alentours

Une ville très jolie et très touristique avec de nombreux marchés de produits artisanaux (ou non). Nous logeons dans une auberge très sympathique avec crêperie au second étage, La Bo’M, ouverte par une française il y a cinq ans: adresse à retenir si jamais vous passez par là!

Vue sur la ville depuis la Bo’M

Nous partons ensuite visiter Pisac. Jolie surprise que ce site avec ses nombreuses terrasses sur les flancs de la montagne.

Puis nous faisons une journée dans la vallée sacrée: à côté de Maras, dans un cadre superbe, des Salines. 3900 bassins aux couleurs variables se succèdent dans la petite vallée. C’est assez impressionnant.

À Moray, nous découvrons un site pré Inca où la culture en terrasses en cercle, permettant d’aclimater les cultures petit à petit à l’altitude, avait largement devancé ce que l’on pensait être une découverte en Europe par le jardinier de Louis XIV, La Quintinie.

5eme étape : Le Machu Pichu

Nous faisons la version raccourcie du trek de l’Inka, en 2 jours. Visite d’un premier site le matin et arrivée en fin d’après midi à la porte du soleil, avec vue sur le Machu Pichu. Enfin, à ce moment là c’est bien couvert, le brouillard va et vient, nous découvrant la vue et le site avant de tout happer à nouveau: ambiance mystique garantie ! Et coup de bol, le lendemain lors de notre visite du site archéologique, cette fois, nous avons un grand soleil. Que dire? C’est beau, c’est grand, il y a des lamas qui se promènent à leur guise… Et beaucoup de monde aussi, il est vrai (mais de manière beaucoup plus organisée que les lamas car la circulation est orchestrée dans un sens bien précis!).

Petits points historiques: premièrement, la civilisation ne se nomme pas Inca (il s’agit seulement du roi) mais le nom du peuple est Tawantinsuyo (Pour des raisons pratiques et de marketing c’est le terme Inca qui est resté). 3 animaux sont représentés dans les lieux les plus importants: le condor, le puma et le serpent.

Les Incas ne mangeaient pratiquement pas de viande: des lamas ou des alpagas uniquement à de rares occasions car sinon ils en avaient besoin pour le transport de marchandises. Par contre ils faisaient régulièrement des sacrifices d’animaux.

La construction et la culture en terrasse leur a permis d’aclimater les plantes à l’altitude: notamment la Coca (feuille servie en thé en permanence mais qui peut aussi se mastiquer pour le Mal de l’altitude), qui ne se cultive normalement pas au dessus de 1700m (le site du Machu Pichu se trouve quant à lui à 2400m).

Les théories sur le rôle tenu par ce site et son emplacement pullulent et donnent lieu à autant de variantes qu’il n’y a de guides.

Ollantaytambo

Site de Winawayna

L’arrivée par la porte du Soleil… Avec les nuages

Dernière étape : La montaña de colores.

Ce sera selon mon opinion, le clou du spectacle. Un trek à la journée avec un départ à 4h dans un minibus pas super confortable. Après 3h de route et un bon petit déjeuner, nous attaquons la randonnée. Départ à 4477m d’altitude. Nous sommes un groupe de 8 personnes et très vite 3 montent à cheval (il y en a tout le long du chemin au cas où les touristes ne se sentent pas de monter à pied). Nous y allons tranquillement et arrivons au col, à plus de 5000m d’altitude, avec une superbe vue sur la fameuse montagne multicolore. Avec mon père, nous montons encore de 200m, ce qui nous permet d’atteindre un promontoire d’où la vue, à 360 degrés, est littéralement à couper le souffle (ce n’est pas que l’effort et l’altitude qui donnent cette impression!). D’un côté, le Vinicunca et ses tranches de couleurs rouges, jaunes , vertes, grises,… Et de l’autre, s’élève le Ausangate et ses sommets enneigés à plus de 6000m d ‘altitude. Magique ! Mais ce n’est pas fini! Nous redescendons ensuite par la vallée rouge où seulement 2-3 groupes passent. C’est beau, nous sommes tranquilles, nous courons dans la terre meuble pour descendre comme si nous étions sur une piste de ski. Puis dans la vallée tout redevient vert avec des cultures en terrasses et des troupeaux d’alpagas qui se promènent à côté du chemin.

Nous arriverons en bas à 15h, pour un rapide buffet avant de reprendre la route le long d’un canyon pour rentrer sur Cusco.

À faire !

Merci pour ces deux superbes semaines !!

Au fil de l’eau…

Je n’aurai pas le temps de découvrir l’intérieur de la forêt amazonienne mais par contre je l’ai traversée sur plus de 3000kms en bateau, en partie sur l’Amazone, le plus grand fleuve du monde. Voilà donc un aperçu de ce voyage au fil de l’eau.

Premier trajet: de Belém à Manaus. Un petit bateau. Nous sommes un petit groupe de voyageurs en plus des locaux : Agathe et Élodie, 2 francaises que j’avais rencontrées chez Fabio à Sao Luis où elles avaient logé également, Sol et Veronika, 2 argentines qui se sont rencontrées en voyage, Andrea (allemand) et Barbara (chilienne anciennement membre de Greenpeace) qui vivent au Chili, Sergio, un argentin (avec son « mate » évidemment), Paul, un allemand, et Ana, une portugaise.
J’essaie de discuter un peu aussi avec des Brésiliens, je progresse en portugais mais ça n’est pas facile… Comme sur le cargo, les journées sont rythmées par les repas: 6h-11h-18h. Pour occuper notre temps avec les autres backpackers nous passons de longs moments à discuter sur des sujets tels que les voyages, les déchets, l’environnement, l’éducation, le machisme, le féminisme, chacun donnant son point de vue: c’est vraiment intéressant. Mais la plupart d’entre eux descend à Santarém, à la moitié du trajet. Seules resteront les argentines et moi.

Observation de la nature et de la vie sur l’eau: le fleuve est immense, nous prenons parfois des petites branches d’eau pour couper, mais sinon sa largeur est impressionnante. Quelques dauphins timides, beaucoup d’oiseaux. Lorsque l’on est proche du rivage nous pouvons observer la densité de végétation de la forêt. Nous passons devant quelques maisons isolées mais aussi des petits villages avec église, école, enfants qui jouent au foot, des buffles, des vaches, des chèvres, un ou 2 cochons… Pour passer d’une maison à l’autre, cela se fait soit par un ponton, soit il faut prendre le bateau (il n’y a pas de route à l’intérieur de la forêt). Il y a beaucoup de petites barques à moteurs, aussi bien conduites par des adultes que des gamins de 11-12 ans. Plusieurs viennent s’attacher au bateau afin de vendre des produits de leurs cultures ou de la pêche.

Vue depuis mon hamac… Oui, oui, on était un peu serré !!

Des copains brésiliens

Avec les autres voyageurs

Arrivée à Manaus

Le vendredi 20/04, j’embarque à nouveau sur un bateau depuis manaus, direction Porto Velho. Il est plus grand et surtout il y a beaucoup plus de chargement, d’autant qu’une plateforme est rattachée à l’avant du bateau, transportant des motos et des voitures. Encore une fois, nous sommes bien serrés avec les hamacs. Même type de fonctionnement que dans l’autre bateau avec des repas parfois encore plus tôt. Au coup de sifflet il faut aller se ranger et faire la queue, car il n’y a pas assez de place pour que tout le monde mange en même temps. Pas de variation dans les menus: Petit déj : pain-beurre-café sucré-lait. Midi et soir: riz-spaghettis-haricots rouges- viande. Ça n’est pas de la cuisine gastro, mais ça nourrit bien. Et nous ferons 2 barbecues sur le pont à 9h du matin!

Occupation des journées : lecture, écriture, observation de la nature (crocodiles, dauphins roses, oiseaux en tout genre), et bavardages: petites discussions avec les brésiliens (je ne maîtrise vraiment pas assez le portugais…), mais longues discussions avec les vénézuéliens (c’est plus facile en espagnol 😉). Il y a en effet une grosse communauté de vénézuéliens à bord : certains migrent afin de trouver du travail, (laissant parfois leurs enfants à leurs parents à qui ils enverront de l’argent dès qu’ils le pourront) car la crise est catastrophique au Venezuela et le peuple meurent de faim (salaire à 1 dollar par mois en ce moment !), et d’autres sont des réfugiés politiques, menacés par les autorités pour s’être opposés au régime en place (à savoir le Président Maduro) et qui ont dû fuire le pays. Ils me racontent chacun leur tour leur histoire mais me vantent par ailleurs la beauté de leur pays qu’ils me conseillent vivement de visiter une fois que la situation se sera arrangée.

Il fait une chaleur folle la journée, ponctuée parfois par des pluies diluviennes. Mais la nuit il fait frais. Nous avons pris pas mal de retard car nous avançons lentement à cause du poids du bateau, et du fait que nous allons à contre courant.

Le bâteau-scolaire

Barbecue du matin
Beaucoup de chercheurs d’or sondent le fleuve en permanence avec ses bateaux

Photo de groupe avec tous les vénézuéliens du bateau

Pour résumer, un voyage qui m’a paru hors du temps. Observer, converser en perdant la notion du temps et des jours. Nous étions dans une bulle (pas de possibilité de s’échapper, d’autant que sur le second trajet nous n’avons fait qu’un arrêt assez proche de la fin), presqu’aucune connexion internet (nous avions la télé par contre … que les brésiliens regardaient en général le soir).

J’avoue tout de même que cela fait du bien de revenir sur terre et de marcher. J’éprouve comme une sensation de liberté après avoir vécu dans un espace restreint comme cela…

Le Brésil d’Est en Ouest

Le Brésil n’est pas un grand mais un gigantesque pays! Un petit aperçu avec les trajets parcourus sur ma traversée d’est en ouest, au Nord du pays:

Je reviens de Lencois ( Trek de la Chapada Diamantina) en 6 heures de bus (415kms). Départ de Salvador dès le soir à 19h en direction de Recife. Arrivée à 11h le lendemain (815kms). Métro type RER + bus et me voilà à Olinda, une petite ville toute mignonne, en pente et offrant une superbe vue sur la mer mais aussi, au loin, sur les tours de Recife.

Olinda, surplombant les tours de Recife

Je reprends le bus direction Sao Luis : départ à 20h, arrivée le lendemain à 21h (1660kms)! Et oui, 25 heures de bus et pourtant j’ai dormi comme un bébé, lu, écris, écouté de la musique, mangé et je n’ai même pas trouvé le temps long !!

Depuis Sao Luis, je suis un peu retournée en arrière pour aller visiter le Parque Dos Lençois do Maranhenses (voir article précédent).

Mon trajet de nuit suivant : Sao Luis – Belém : départ 20h et arrivée avec un peu de retard à 10h30 (570kms).

Petite pause au grand marché Ver-o-peso de Belém

Je change de transport et repasse par le bateau, beaucoup plus petit cette fois : Belém – Manaus sur l’Amazone, soit environ 1500 kms en 5 jours. Bon par contre je n’ai pas une cabine de 12m2 avec douche et toilettes comme sur le cargo… C’est plutôt un entremêlement d’une centaine de hamacs sur le pont avec 2-3 douches-toilettes communes!!

Je passerai ensuite deux jours à Manaus, grande ville connue notamment pour son impressionnant teatro Amazonas. Le marché l’est également, avec plusieurs halles ayant chacune sa spécialité. La feira dos bananas, par exemple, vaut le coup d’œil. En m’écartant du centre pour aller chercher mon billet et vers les arrêts de bus, je retrouve l’atmosphère des villes du Mexique. Accumulation de petits magasins en tout genre, des vendeurs dans la rue (fruits, jus, bananes séchées, babioles,…). Pour prendre le bus il faut s’avancer à moitié sur la route pour lui faire signe que l’on veut monter et il arrive tout de même qu’il ne s’arrête pas…

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Bateau suivant : Manaus – Porto Velho: 6 jours pour 1625 kms sur le Rio Madeira.

Et enfin, Porto Velho – Assis (ville frontalière) : 820kms en moto avec 3 copains Vénézuéliens.

De gauche à droite : Ruben, Marcos et Taiver

Au total, de Salvador à Assis: 6990 kms.

PS: Je suis maintenant au Pérou!

Sao Luis et le parc Dos Lençois do Maranhenses

J’arrive à Sao Luis le 07/04 au soir chez un couchsurfer. J’ai l’impression d’avoir retrouvé ma famille mexicaine version brésilienne. Fabio et Iara, les maîtres de maison ont 4 enfants: la plus grande des filles n’habite plus là, elle est en étude d’architecture. Vient ensuite Lara 16 ans, Fabiola, 15ans et Hieto, le petit dernier de 13 ans. Et vit également sous leur toit, Hannah, une Allemande de 17 ans, qui est en échange au Brésil pour un an. Tous sont plus adorables les uns que les autres, je m’installerais bien ici un moment si j’avais le temps. C’est d’ailleurs ce que me dit Fabio quand je pars, que je devrais rester plus longtemps et que je dois du coup absolument revenir et rester autant de temps que je veux ! Je passerai 2 nuits chez eux avant de me rendre au Parc Dos Lençois et une en revenant.

Ma visite de Sao Luis sera minime : deux places, le palais du gouvernement et même pas de tour à la plage!

Ceci, la faute à Dimanche! ^^ Et oui tous les dimanche sur la place principale se déroulent des petits concerts de reggae (La musique typique du coin… Les plus grands tubes sont reconvertis sur les rythmes du reggae !), tenus par des groupes locaux. Il y a des stands de nourriture, de bière, d’artisanat, et que des locaux. C’est d’ailleurs le seul endroit animé le dimanche… Je sympathise avec un groupe de brésiliens et nous nous rendons ensuite dans une petite association afro dans un quartier plus populaire. Ambiance familiale, danses chorégraphiées aux rythmes endiablés, forro, j’adore!

Cathédrale de Sao Luis

Vue depuis le palais du gouvernement en direction de plages

Le lendemain je prends la route de Barreirinhas, point d’entrée du parc. 3h30 de route suivi, par un transport en commun vers le village de Atins à 30kms de là : 2h30 de route! Il faut dire qu’après la traversée de la rivière en bac, la route devient rapidement un chemin de sable bien bosselé et surtout avec des flaques, enfin des sortes de mares plutôt… Je me demande parfois comment nous faisons pour en ressortir tant elles sont profondes (l’eau monte parfois jusqu’au bas du pare brise !).

Découverte au hasard des rues d’Atins!

La plage d’Atins

Combat de vautours sur la plage

Je trouve un guide, Lessinho, qui part le lendemain pour une journée de 25kms marche dans le parc, avec une française, Carla. Un autre guide qui doit retourner à Barreirinhas, Raimundo, veut se joindre à nous. Départ prévu à 4h le lendemain. Il fait nuit et il pleut quand je me lève, nous reportons donc le départ d’une heure. Malgré la pluie pendant la grande majorité de la journée, cela reste magnifique et il fait assez bon pour se baigner (d’ailleurs si nous avions eu du soleil nous aurions eu Vraiment chaud: nous avions croisé plusieurs personnes ayant fait le trek et qui en sont revenues brûlées!). Voilà donc un petit aperçu de ce parc de dunes et de lagunes…

« Tartinage » à l’argile noire

Pause mangue pour le petit dèj. De gauche à droite : Carla, Raimundo et Lessinho

En plus, notre guide est super et nous fait goûter des tas de baies et fruits inconnus tout au long du chemin !

Le soir un ami de Fabio, Bernardo, vient me chercher en quad et m’amène dans une petite maison qui appartient à Fabio dans le village de Tapuio à quelques kilomètres de Barreirinhas. Le lendemain matin nous irons faire un tour en kayak sur le Rio.

Entrée de Barreirinhas

Puis je rentrerai à Sao Luis avec Carla, qui habite en Guyane française, et nous poursuivrons la route ensemble jusqu’à Belém.

Salvador et la Chapada Diamantina

Arrivés à Salvador, tout le monde nous pousse à être super vigilants, à la limite de la paranoia, cela ne met pas trop à l’aise. Les gens répètent: attention, il faut bien cacher votre portable où on va vous le voler en vous l’arrachant des mains, il ne faut pas trainer ici, ou là… Mais en réalité, premièrement dans le quartier historique il y a une  » police touristique » à tous les coins de rues jusqu’à une heure du matin… Et en plus, si l’on fait attention sans pour autant être sur le qui vive en permanence, tout se passe bien et il n’y a pas d’agression tous les 10mètres comme le laisserait entendre certains ! Donc petit à petit, au fur et à mesure de mes visites je me détends et commence à me plaire dans cette grosse ville, d’autant que l’auberge où je suis est vraiment pleine de gens vraiment cools. Dans le Pelourhino, le centre historique, quartier anciennement mal famé qui a été rénové, les maisons toutes en couleurs coloniales ont de superbes façades (bon la rénovation n’est pas encore allée jusqu’à refaire les côtés…).

Le quartier san Antonio, moins touristique, est aussi très joli. La ville est constitué de 3 parties: la ville haute avec ses églises et les quartiers décrits précédemment. Il y a tout de même pas mal de pauvreté dans certains coins avec des gens assez maigres qui dorment dans la rue… La ville basse (il faut prendre un ascenseur pour s’y rendre pour éviter les petites rues un peu craignos et la montée, même les bahianais, habitants de la région, le prennent en permanence): le port, un quartier d’immeubles délabrés, avec favelas dans les pentes, le marché mais aussi des petites plages où les locaux viennent se baigner. Pour les plages plus touristiques il faut se rendre à barra où le bord de mer est surplombé par des dizaines de tours, et contrairement à chez nous, on habite dans ces grandes barres d’immeubles que quand on est riche et pas dans des petites maisons sympas…

Dans la ville, petits stands de rues, capoeira sur les places, musique dans la rue dès la tombée de la nuit.

Je ne resterai que deux jours à Salvador avant de me diriger vers le parc national de la Chapada do Diamantina où je dois partir avec un groupe pour 3 jours de trek.

Point de départ à Lencois, une petite ville vraiment mignonne, à l’entrée du parc, avec de courtes ballades menant à des cascades (J’y ai fait une sacré descente en toboggan : pas de fracture au coccyx cette fois ^^ mais le bas du dos un peu rapé tout de même…) Le premier soir je retrouve à nouveau Olivier, Gérard et sa femme Nicole pour boire une caipirinha et manger une moqueca (spécialité du coin) : du poisson en sauce, délicieux et copieux!

Le lendemain, c’est parti pour le trek. Nous sommes 7: Joana, une suisse voyageuse au long cours, Marie et Camila, 2 danoises, Philippe et Alice, un couple de français faisant un semestre au Brésil, Emerson, notre guide du coin, et moi. Le premier jour, la marche commence directement par une bonne montée mais pas trop longue. Après un déjeuner très tardif nous allons à une cascade où nous faisons un cours de capoeira sur les rochers avec le guide d’un autre groupe.

Le deuxième jour, Emerson est plus bavard, il était un peu malade la veille mais a mangé des racines de plantes trouvées en chemin et aujourd’hui il va bien mieux. Il nous explique plus de choses sur les plantes, la montagne… Bon par contre il ne parle que Portugais donc ça n’est pas facile…

Il fait chaud et humide et nous avons une longue montée avec passage au travers d’une grotte pour atteindre le sommet, mais ça vaut le coup surtout que nous y restons pour déjeuner.

Le soir, c’est Caipirinha time! Et puis des brésiliens se mettent à jouer de la musique, à danser, nous à suivre… Super sympa!

Le dernier jour est le plus long ( nous arriverons à la voiture à la tombée de la nuit) mais aussi le plus extraordinaire ! Des paysages à couper le souffle avec des rochers au dessus du vide, une cascade qui semble tomber au ralenti et qui est traversée par un arc en ciel, un coin baignade, la traversée de vastes plaines, …